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joi, 22 iunie 2017

Les Prisonniers de l'Enfer




J'ai aimé une Tatare


J'ai été diablement et follement beau dans ma jeunesse ! Je sautais comme un poulain, comme si j'avais arraché les coeurs de dix étalons de Caucase. L’automne, je revenais des veillées, où je criais et renversais les filles dans les feuilles de maïs et dans les soies, jusqu’à ce qu’elles rougissaient tout comme les pommes Jonathan…
Je venais par les jardins, je montais parfois dans des fenils, ou bien dans des meules de foin avec des femmes “blessées au coeur et le sang plein de démangeaisons” et je savais que tout le monde m’appartenait.
Nous sortions du foin ou du monceau de tiges de maïs et nous allions l’un d’un côté, le deuxième de l’autre, auprès des palissades et par des sentiers latéraux, chacun vers sa maison.
Une nuit, la lune était grande au ciel. Je n’avais moyen d’entrer quelque part, chez une jeune femme, comme celles des concentrés, parce qu’on voyait comme en pleine journée. L’ombre me suivait, mais je n’en savais rien. Je sifflais. J’avais 18 ans et j’avais l’impression que toute ma vie j’allais chercher les filles et siffler, les mains dans les poches, dans les ruelles du village.
Et, une nuit d’octobre 1939, quand je rentrais d’une veillée et que la lune immense me suivait, insistante, comme une folle, mon père m’a ouvert la porte et m’a engueulé, comme s’il faisait, une fourche dans la main, un sentier sur une colline pleine de ronceraies.
“Depuis des années, tu cours les rues comme un flâneur! Tu cours les rues la nuit et tu dors la journée, malheureux, pauvre diable, que j’ai envie de te jeter dans la rue et oublier d’avoir eu un comme toi sous mon toit!
Il y a quoi, dans ta tête? De la sciure! Tu ne vois pas les autres gars aller ci et là et rentrer chez eux tôt, pour aller au travail lendemain matin? 3

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